Crédit immobilier : les taux franchissent la barre symbolique des 3%
En mars, les taux de crédits atteignent en moyenne 3% pour les emprunts sur 20 ans, soit une augmentation d’environ 20 points de base sur un mois. Et la hausse devrait se poursuivre dans les prochains mois.
L’envolée semble inéluctable. Les taux de crédit immobilier ont une nouvelle fois augmenté au mois de mars, pour atteindre 3% en moyenne pour les emprunts sur 20 ans, soit une hausse d’environ 20 points de base sur un mois. Cette augmentation est toutefois moins marquée qu’au mois de janvier, mais cela s’explique principalement par la mensualisation du taux d’usure, qui permet aux banques d’augmenter leurs taux de façon plus régulière.
Dans le détail, les taux de crédit atteignent en moyenne 2,8 % sur 15 ans, 3 % sur 20 ans et 3,2 % sur 25 ans. Mais plusieurs banques affichent déjà des taux supérieurs à 3 % sur toutes les durées.
Dans le même temps, le taux d’usure, c’est-à-dire le taux d’usure, c’est-à-dire le taux plafond au-delà duquel les banques ont interdiction de prêter, a atteint la barre symbolique de 4% au 1er mars, soit une hausse de 21 points de base sur un mois. Il s’agit d’un niveau inédit depuis 2016, une période où les taux de crédit étaient pourtant bien moins élevés.
Une capacité d’emprunt qui s’effondre
Cette nouvelle hausse des taux va compliquer encore un peu l’accès au crédit des ménages, qui sont contraints de respecter la règle des 35% d'endettement. La capacité d’emprunt des particuliers a chuté d'environ 20% entre 2021 et 2023, une période durant laquelle les taux de crédit ont flambé d’environ 2 points. A titre d’exemple, un couple qui dispose d’un revenu mensuel de 4.200 euros avait la possibilité d’emprunter 300.000 euros sur 20 ans au début de l’année 2021 (taux à 1%). En mars 2023, notre ménage aurait la possibilité d’emprunter seulement 248.000 euros avec les mêmes revenus, soit une baisse de capacité d’emprunt de 52.000 euros, en seulement deux ans.
Et la situation ne devrait pas s’améliorer dans les prochains mois puisque les courtiers anticipent des taux de crédit moyens à 4% d’ici l’été 2023.
De plus, les taux d’usure sont identiques pour les prêts sur 20 et 25 ans, alors que les écarts de taux de crédit sont significatifs sur ces deux durées. Les emprunteurs seront donc de plus en plus contraints d’emprunter sur 25 ans, pour éviter d’être bloqués par le taux d’usure.